Editions Kiya
Les éditions Kiya sont des éditions étrangères
numériques et papier
à destination de 3 sortes de public :
le grand public, le public engagé, et les happy few.
Elles proposent à publication des Cahiers Charles ANGRAND (1854-1926)
consacrés à l'étude de l'oeuvre du néo-impressionniste,
ami de Seurat, de Cross, de Signac, de Luce...
dans un cadre de recherche indépendante
(sans lien avec l'université ou les pouvoirs étatiques -musées, etc.),
Elles s'engage à poursuivre les chroniques littéraire, artistique, antijudiciaire
initiées durant 7 années sur le site temoignages.re avec :
-C'en est trope !
-Café-péi
-Handicapable !
[tuées en janvier 2019 par les Gilets Jaunes...]
Qu'est-ce qui va changer par rapport à Témoignages ?
Formats plus souples,
Périodicité diversifiée,
Textes sans cesse remaniés,
Livres entiers gratuits,
Une structure labyrinthique -
Pour une littérature vive !
à ces chroniques viendront s'ajouter des récits à caractère pédagogique (la grammaire en histoires),
et les dessins du mois.
Editions Kiya
C'en est trope !
Handicapable !
Café-péi
Charles Angrand (1854-1926)
Antijudiciaire
Dessin du mois
Aphorismes & Co.
Publications 3 formats :
Livres/Livrets/Fascicules
C'en est trope !
Niqué par la Justice
"Il est des moments où il ne faut plus rester au niveau de la mangeoire, écrivait Bernanos, il faut monter". Il renchérissait : "L'homme consommateur ne demandera au fond qu'à renier des libertés dont il ne veut plus courir le risque."
Dictée par les milieux aisés, taillée à l'aulne de leurs propres intérêts, la justice prend des poses de chien de garde. Mais ce qu'ils tiennent à garder est mort depuis des lustres. Si un proverbe déclare "La loi est bête", c'est parce qu'elle nous empêche de penser. La loi requiert obéissance -nullement la réflexion : elle se charge de réfléchir à notre place, de sorte que nous prenons le plis de ne plus en faire l'effort.
Il faut l'avoir vécue, à l'instar de Nassur Attoumani, la violence du procès, les interpellations bêtes, les effets de manches, les tentatives d'intimidation, les mensonges aussi subits qu'éhontés, les raccourcis grotesques que s'autorisent les procédures filamenteuses, pour lesquelles mentir fait hochet - l'actualité nous le rappelle encore.
Où en est le ministère sur le train des réformes ? Ca rapproche du néant, n'est-ce pas ?
Il faut l'avoir notée, la jouissance abjecte que s'autorisent les gens de loi, installés dans leur rôle, à jouer avec la vie d'autrui. Placement abusif d'enfants, destructions des liens familiaux. Autrement dit : Rien à signaler.
Les poubelles de l'Histoire puent, remarquait Houellebecq, celles de Mayotte, le dernier des départements, en tout premier : "Messieurs les Français, Andriantsoly a vendu son île pour une bouchée de pain et une rente en liquide (tafia) : je vous rends votre bouchée de pain, et pour l'alcool, allez vous torcher ailleurs !"
Dans sa présentation liminaire, le dramaturge enfonce : "Le procès ressemble à un grand cirque où chaque personnage est un clown". Satire grandguignolesque - symbolisme ?
Faux-semblant plutôt, si l'on s'en tient, non à ce qui est vu, mais à ce qui est entendu : au sérieux et à la profondeur des échanges qui trament le procès d'un jeune professeur local, coincé entre deux mondes, en butte à une administration française douteuse pour abus sexuel sur mineur, sans preuve :
"Malutu : -Au lieu de vous acharner sur moi, avez-vous oublié que, dans les années quatre-vingt, un de vos juges métropolitains a violé la fille de sa femme de ménage à Mayotte ?
Garamasu : -M. Sora Malutu ! Savez-vous que le parquet pourrait se constituer partie civile et vous poursuivre en justice pour diffamation ? Nos archives ne font aucune mention de cette accusation calomnieuse.
Malutu : -C'est plutôt le contraire qui m'aurait étonné. Qui dans ce pays ne sait pas que votre collègue lui a même fait un enfant ? Pensez-vous qu'il ait été condamné ?
Garamasu: -Ne recommencez plus jamais vos diffamations, sinon je vous boucle pour outrage à magistrat et entrave à la justice française !"
Intimidations, justice à plusieurs vitesses : elle s'entrave bien assez elle-même...
Une seconde réponse, de biais, ne tarde pas : "Vous n'êtes pas sans savoir que votre justice cadiale est une justice de façade. Jamais une affaire de viol n'a été jugé selon la loi par un cadi. Les chroniques judiciaires nous apprennent que chaque fois qu'un parent lésé porte plainte chez vos hommes de loi, le cadi mari le garçon et la fille. Aujourd'hui, nous ne pouvons ni faire confiance à votre Minihadj, c'est-à-dire votre traité de jurisprudence, ni à vos petits cadis de proximité même si c'est la France qui les a maintenus à ces postes pour ne pas heurter la sensibilité des Mahorais."
En quelques mots tout est dit : l'hypocrisie de deux systèmes qui se font face et se protègent eux-mêmes, l'un par l'autre.
Cependant, à mesure que progresse la pièce-procédure, l'inflexion se tend vers la caricature. Observation fine d'une justice qui se nourrit d'elle-même, qui coupe tout lien avec le réel, dans le secret et inavoué espoir de se substituer à lui.
On reconnaît l'effort caricatural, déployé par les gens de justice pour mieux faire pencher la balance d'un côté, mensonges induits, charges éhontées. Afin, non d'empêcher un recours - même s'ils y parviennent parfois, de façon illicite-, mais de peser sur les décisions qui tomberaient en cas de recours... On reconnaît les copié-collé, les connivences d'arrière-cours. La justice ne se contredit pas, il arrive qu'elle bafouille. Didascalie : "Les avocats discutent à voix basse et rient comme de vieux amis". Dans le fond, ils s'en foutent, nous fait comprendre l'auteur, ils s'accrochent à leur train de vie.
Le futur beau-père, avait écrit le 'co-président de la cour d'appel du tribunal d'instance de Mamoudzou', "gage de moralité". Grossesse dissimulée, faux travail, fausse déclaration de logement, fausse déclaration d'adhésion à une association : ils étaient déjà pas mal partis, ces gages...
Je lui ai expliqué que ces gages sonnaient comme ceux que réclamait Sganarelle à la fin du Dom Juan...
J'obtins en retour une plainte pour outrage à magistrat ; devant l'étroitesse des questions des gendarmes, j'envoyais un dossier de pièces et demandais où en était le traitement de la plainte contre moi. Pour seule réponse, un silence malsain, et une obstruction illicite à l'appel. La loi, ils l'incarnent, la portent en sautoir : ils en font ce qu'ils en veulent.
N'était-il pas malsain d'empêcher par suite un père d'avoir son enfant au téléphone, au prétexte que je la rendais langoureuse... ?
N'était-il pas malsain de déménager avec ma fille à deux reprises dans des îles françaises sans m'en avoir informé au préalable ?
Malsain d'avoir donné mes deux derniers prénoms au demi-frère de ma fille, alors que le beau-père porte les deux premiers ?
Malsain d'avoir voulu de la sorte me remplacer complètement ?
Malsain de n'avoir pas pris en charge au plus tôt ses problèmes de santé,
Malsain de n'avoir pas pris à bras le corps depuis le primaire ses difficultés scolaires - ce qui était lié ?
Où étaient les juges, les avocats, quand j'appelais dans le vide pour savoir où était mon enfant ?
Où étaient-ils, alors qu'ils me ruinaient par des procédures tout aussi nombreuses qu'inutiles ?
Où étaient les juges, où étaient les avocats, quand je découvrais les bulletins scolaires de mon enfant ?
Pour virer la garde, ils ont fait dans le genre le plus brutal, et si j'avais déclaré vouloir déménager pour éviter le harcèlement de la mère, pourquoi celle-ci avait-elle caché le fait qu'elle devait aussi déménager pour suivre son nouveau conjoint dont elle était enceinte, et qui forcément mutait ?
C'est sûr qu'avec moi elle n'aurait eu ni vêtements de marque, ni écran plat dans sa chambre, ni les voyages en métropole, ni le ski en hiver - mais elle aurait eu quelque chose de plus qui n'appartient qu'à moi.
- Justice d'entourloupes, justice de classe-.
Alors, je le demande aujourd'hui encore : où est le 'co-président Tralala', président des Amis de la Corse qui tenait salon sur les plages de l'île une fois par mois ? Est-il en train de siroter deux-trois doigts fanés de pastis dans son grand jardin, confortablement assis sur le coussin de sa carrière, dans un rocking-chair, à l'ombre des pins, de sa demeure secondaire ?
Déjà, alors que j'appelais régulièrement le cabinet de mon avocat pour obtenir l'adresse de la petite, pour savoir où elle était, pour comprendre... j'apprenais qu'elle était restée sur son bureau, et que son bureau était fermé à clé. Une distraction, sans doute. "Le juge est parti en vacances". Bonnes et longues vacances, M. le Juge !
Etaient-ils à deux pour statuer qu'ils se refilaient les dossiers : ça pour toi, ça pour moi, on va pas lambiner.
Malsains ces juges (promus), malsains ces avocats (décorés, élus) qui ne brassent que du papier, jonglent avec des mots, et qui ignorent ce qui se passent une fois qu'ils ont paraphé leurs grossiers documents.
Malsain qu'une fille de 14 ans ne donne plus de signe de vie à son père qui lui envoie des photos de vacances,
Où sont-ils passés, M. le co-président Tralala, vos gages naguère promis ? Où ? Vous n'êtes plus là, bien entendu. Vous avez fiché le camp de l'île Hippocampe, avec votre retraite-cadeau, n'est-ce pas ?
Sans doute n'avez-vous jamais entendu parlé de l'aliénation parentale ?
Oh, il faudrait aller les chercher ces juges, ces avocats, les faire sortir de leurs palais, de leur cabinet, de leur demeure (parfois construites par des étrangers sans-papiers) où ils se planquent - leur montrer, leur expliquer (parce qu'ils ne sont pas très...) : voilà ce que vous avez signé... voilà ce que vous avez fait... voilà la conséquence de vos actes ! Êtes-vous toujours aussi fiers, si arrogants que naguère dans vos robes noires ? Où sont vos grandes paroles, l'intérêt supérieur de l'enfant, vos grands discours, vos hochements de tête, vos certitudes ?... Où sont-ils ? Vous êtes comme Ponce Pilate : vous signez des arrêts, des documents, qui n'ont aucun sens, sur des bases éhontés, et puis vous vous en lavez les mains dans les toilettes... sombre nuée de crétins !
Jean-Baptiste Kiya.
.Entre les mains du diable par Nassur Attoumani, éditions L'Harmattan.
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Le dessin du mois :
Le Rayon de soleil
Dessin du mois :
S'élever plus haut - pour savoir si on n'a pas oublié quelque chose
Dessin du mois :
A grands pas...
Dessin du mois
La réduplication sociale
Bientôt ici Dyab-la ka mandé an timanmay complet (en supplément des articles parus sur temoignages.re, rubrique 'C'en est trope !'
du 6 et du 27 décembre 2018).
Handicapable !
Conseils à l'usage des Non-neurotypiques
Toi que ta famille qualifiait de gaffeur, d'anormal, de raté, d'asocial, sans que tu saisisses ce que ces mots recouvraient,
Toi que la science étiquette aujourd'hui porteur de délétion - translocation - duplication - inversion chromosomique,
Toi, "porteur sain", "porteur de troubles autistiques",
Toi qui fus tenté de faire ce que les autres faisaient, par imitation, sans jamais y arriver vraiment -dans ton métier, tes loisirs,
Toi, réfractaire à l'idée d'appartenir à un groupe parce que tu sais que tu ne t'y sentirais pas à l'aise, pas à ta place,
Toi, plus attiré par des individualités que par des ensembles - flous, disharmonieux,
Toi devant lequel on passe, toi qu'on bouscule,
Toi qui n'as jamais compris la course aux honneurs (pousse-toi de là que je m'y mette), le commerce (prendre le plus possible aux autres), qui t'es toujours méfié du pouvoir, et de ses raisons
Toi qui trouves rien de plus neurotypiques que les concours, les modes, la justice, les lois,
L'armée
(Ils venaient me chercher plusieurs fois dans la journée, ils me mettaient sur une chaise près d'une machine enregistreuse, me collaient des électrodes sur la tête, ils m'ont dit Ne bougez pas, Ne remuez pas des yeux - Je ne bougeais pas, je ne remuais pas des yeux. Ils sont venus me coller les doigts sur les paupières, ils ont compris que je ne remuais pas des yeux. Les courbes disaient autre chose. Ils avaient des rouleaux de papier, ils les lisaient, ils ne comprenaient pas. Sur la fiche, coché "G4". Ils m'ont laissé partir. L'armée était terminée pour moi).
Toi qui joues d'un instrument, tenté de reprendre les morceaux des autres et qui en fait quelque chose de différent, de bizarre, qui ne ressemble qu'à toi,
Toi qui trouves étrange, absurde même, l'automatisme coutumier infligé aux enfants de porter le nom de leur parent,
Toi qui fais des dépositions en gendarmerie - dossiers montés- contre des avocats, des juges,
Toi qui mets le plus possible ton portable en mode silence, parce que tu trouves que le monde est intrusif,
Toi qui enfin as saisi - depuis le caryotype...
Avance sans masque
Sans empiéter sur leur terrain
Méfie-toi des 'chefs' -
Nous ne sommes pas adaptés à leurs rythmes, à leurs manières, à leurs approches -
Ils nous rappellent que cette société est la leur.
Nous, indifférents et différents, dont les nôtres ont toujours servi de boucs émissaires - quelque soit la société et les siècles, proclamons que nous n'irons pas à la mangeoire...
La société Procuste travaille à élaguer, à normaliser, à sectionner, à enfermer dans des critères étouffants;
Sourions-leur, écartons-nous. Excusons-nous ouvertement pour mieux les excuser, ces fous !
Ils s'appellent eux-mêmes 'homo sapiens sapiens' : deux fois menteurs.
Ce sont ceux-là même qui se proclament 'normaux' qui déclarent les guerres, saccagent le monde, bousillent la planète ; ils courent après le pouvoir - le fric, autre face de la même pièce - laissons-les pavoiser...
Des millénaires d'adaptations les ont faits calculateurs, manipulateurs, agressifs - hyperadaptés au monde qu'ils ont créé - pas nous.
Tu n'existes pas pour eux, réjouis-t'en.
Tu es incapable de mentir, de jouer la comédie ; la moindre hypocrisie te fatigue -
Adapte-toi, sans y prendre place - à leur monde : il n'est pas fait pour toi ;
Ils sont l'écrasante majorité, fais semblant de suivre - n'en pense pas moins.
Arme-toi de patience,
Ecarte-toi, laisse-les passer -
Garde tes distances
Ménage-toi un espace qui soit à toi.
Avec eux, fais silence, méfie-toi du leur ;
Différent tu es, tires-en partie.
A côté de leur monde, accepte d'être un monde à toi tout seul.
Parmi les plus neurotypiques, les docteurs de la Loi : l'hypocrisie est leur terrain,
Les fils de Lacan veulent te voler ta mort.
(Hôpital de Bellepierre. L'aiguille fouille la chaire, le sang glisse longuement dans les tubes. Recherche génétique. Fouillez, fouillez dans mon sang l'énigme qui me compose. Regardez l'altération chromosomique, photographiez-la : elle vous dit Merde, elle vous dit que je suis différent de vous, Neurotypiques.)
Peut-être les progrès de la génétique nous permettront un jour de nous reconnaître, d'être entre-nous, de nous protéger - être loin de leur suffisance.
Cet espoir, nous le partageons en silence, avec patience, détermination.
Beaucoup de Non-neurotypiques sont en voix de le savoir, il faut les y préparer, les aider.
Toi dont on a fait sentir la différence, définis-toi par cette différence même ;
Pense Fourier, retrouve tes frères,
Construits ta propre route jusqu'aux étoiles, on t'y attend -
Agrandis-toi, sans prêter attention aux Normaux - ils se croient malins, laisse-les à leur désordre.
Et garde en tête : Neurotypiques = neurotoxiques.
Jean-Baptiste Kiya.
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